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Fort et vert

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Message par NordicPat Sam 11 Juil 2020 - 0:11

Bonjour

Un superbe texte -de Carine (dont il est question plus loin)- m'a récemment plongé avec émotion et poésie dans un vécu de marcheuse nordique. Cela m’a donné l’idée de créer une rubrique, dans mon blog perso, pour le partager (lui et d’autres textes de marcheurs nordiques à venir ?). Le but : faire vivre notre passion, par les mots aussi.
 Si cela vous dit, vous pouvez lire le beau texte de Carine ici Fort et vert 3604364355

Je viens à cette occasion d’exhumer  le compte-rendu d’un « moment fort » vécu à l’occasion d’une de mes premières compétitions de marche nordique.
Dans un style bien différent, il vise aussi à faire partager une expérience, "vue de l'intérieur". Et une petite morale de l'histoire pour terminer.

« Fort et vert », il ne s'agit pas de moi mais du nom des compétitions de trail et de marche nordique organisées à Mesnières en Bray, aux confins Est de la Normandie. Pas de montagnes dans le pays de Bray, mais de belles collines qui offrent ce qu’il faut de dénivelé.
Vert… oui à la limite je pourrais me considérer vert, au sens « novice » (à l’occasion d’une de mes premières compétions de marche nordique en ce mois de février 2019). Mais sûrement pas vert, « jeune pousse », loin de là malheureusement !
Fort… non, et sûrement pas autant que je l’espérais, vous allez voir…
 
J’avais décidé, à l’occasion de ma première saison de marche nordique, de m’aligner sur une compétition par mois, histoire de « secouer la pulpe » en préparation de L’OBJECTIF de l’année : les 26km de l’UltraMarin, fin juin à Vannes.
Départ dans le cadre somptueux du parc château de Mesnières par un temps très frais et très humide. Le parcours (10km en nature, ok pour le vert !) présente un profil limpide : un premier gros tiers ascendant, bien ascendant ; une partie plane là-haut ; une belle descente avant de regagner la « voie verte », une ancienne ligne de chemin de fer qui nous ramène au château.
Ma « stratégie » elle aussi était limpide : partir "au taquet" dans la partie montante, maintenir la pression sur le plat, et « gérer » pour redescendre et rentrer.
C’est parti.
 
Je me fais un peu enfermer au départ bien que m’étant placé vers l’avant du peloton. Je fais tout de suite un effort pour me repositionner dans les premiers, sur un chemin en petite montée une centaine de mètres après la ligne. Un virage à angle droit me permet ensuite de compter 7 concurrents devant moi dont une féminine. J’apprendrai plus tard que c’est Carine, la championne de Normandie de la saison précédente (et rédactrice du texte en question plus haut).
Une première petite portion de bitume (je hais le bitume !) nous emmène vers le chemin montant. Deux concurrents me dépassent et me laissent sur place. De toute évidence, mes lacunes techniques me coûtent cher sur les parties roulantes. J’ai quelques dizaines de mètres « dans la vue » à l’entame du chemin.
La montée n’est pas facile, avec un terrain gras qui rend les appuis fuyants ; ça devient vraiment une galère vers le haut, avec une pente qui se durci, un chemin carrément boueux et de grosses ornières obligeant parfois à passer sur le côté du sentier pour éviter d’avoir de l’eau jusqu’aux chevilles (ou plus ?). Mais bon, je suis pas mal du tout : dans les 10 premiers en arrivant en haut. J’ai dépassé pas mal de coureurs de l’arrière du peloton du trail partis quelques minutes avant nous (sûr que ça aide, les bâtons en montée !) Je rattrape et dépasse l’un des deux concurrents qui m’ont largué en bas sur la portion de bitume.
Un ravito nous attend là-haut. Je le dédaigne (j’ai ce qu’il faut dans mon camelbag) mais je fais quand même un petit coucou aux valeureux bénévoles qui se dévouent pour les concurrents, dans le froid mais le  sourire aux lèvres.
Mon "adversaire du jour" me largue à nouveau sur la route plane en haut du parcours. Moi, je marche sur le bas-côté herbeux pour pouvoir planter mes bâtons. Lui déroule «tranquille» sur le bitume (je remarque qu’il a des embouts en caoutchouc à ses bâtons). Je prends de nouveau quelques dizaines de mètres dans la vue avant d’aborder la descente !
J'en "remets un coup" au début de la descente, technique et caillouteuse, pour finir par le rattraper une nouvelle fois puis le dépasser dans la partie la plus pentue. On n’a clairement pas la même pratique : lui facile sur le plat et les parties roulantes, moi plus à l’aise dans les passages techniques (peut-être mon passé de « trailer » ?) C’est à mon tour de le laisser sur place. Je suis sur le point de rattraper un autre concurrent avant une dernière bosse à 2-3 km de l'arrivée. Et là, ça commence à devenir dur, très dur ! Mes jambes deviennent lourdes, je renonce à recoller et me bagarrer pour gagner une nouvelle place. Bêtement, certainement par manque de lucidité, je n’ai pas sorti mon gel énergétique sensé m’aider à bien terminer. Trop tard maintenant, on est presque arrivé. Je n’ai même pas bu, chose pourtant facile avec la pipette de ma poche à eau. N’importe quoi !
Et puis, brutalement, sur la voie verte et le dernier kilomètre, je n'ai plus de jambes du tout ! En fait… si, mais j’ai l’impression qu’elles pèsent 50 kg chacune. Et ça fait mal aux cuisses, raides comme du bois ! Sur les 500 derniers mètres, je m'écroule deux fois : mes jambes ne me soutiennent plus. Des trailers qui arrivent derrière m’aident à me relever, je crois que je n’y serais pas arrivé tout seul. Je n’utilise plus les bâtons pour pousser, mais juste pour essayer de rester debout. Je suis à nouveau dépassé par mon « rival», qui me conseille de ralentir, de me redresser et de bien respirer. Ouais, je fais ce que je peux !...
 
Je perds quelques place et termine « à la ramasse » en titubant dans l'allée du parc du château de Mesnières. La petite montée qui mène jusqu’à l’arche d’arrivée à moins de cent mètres depuis l'entrée du parc, m’apparaît comme un "mur" insurmontable. Deux trailers qui arrivent en même temps que moi me soutiennent pour passer la ligne. Merci les gars, qui m'ont aidé à me relever et pour mes derniers pas.
 
Je n'ai jamais terminé une compétition dans un état pareil, même sur marathon ou mes trails les plus difficiles.
Une bonne leçon : même sur 10km, il y a intérêt à s'alimenter. Grossière erreur de sous-estimer l'effort et le besoin énergétique pour une « petite marche » !!! 
Et puis, pour ceux qui assimilent la marche nordique à un sport (de) pépère -ou mémère-, qu’ils aillent donc se « dépouiller » un peu, pour voir.

Résultat :
· 12ème au scratch sur 84 finishers.
· 3ème V3. Zut, sans ma défaillance je fais 2ème ! Pas de regret pour la première place : trop loin devant, ni même pour accrocher Carine, la première féminine (je l’ai eu longtemps en ligne de mire) mais ça allait trop vite pour moi.
· Mon Garmin m’indique 10,3 km à 7,6 km/h de moyenne. Je m’en satisfais compte tenu de la difficulté du parcours et de mon final catastrophique.
· Fréquence cardiaque : 159 pulsations en moyenne. 177 à la fin en terminant au ralenti. Aïe !!! Dans mes sorties habituelles je tourne en 95 et 125 de moyenne selon leur intensité, avec des pointes à 150/160 dans les belles montées.
· Dépense énergétique : 1 140 calories consommées. Ça tombe bien : il faut vraiment que je maigrisse !!!
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Message par Daniel_56 Mer 26 Aoû 2020 - 15:03

Bonjour,
Beau résultat et belle moyenne Pouce que je n'ai jamais tenue sur une course.
En effet dès que cela dépasse 1 heure (7 km), il faut s'alimenter tout d'abord en eau.

_________________
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Message par Fabrice_13 Mer 26 Aoû 2020 - 15:57

Bonjour,

C'est un beau récit.
Marche nordique en compétition n'est pas un sport pépère.
J'affiche aussi un rythme cardio élevé en compétition, alors qu'à ma vitesse de croisière, je suis entre 125 et 130.
Coté alimentation, je pense qu'il ne faut pas forcément prendre au premier degrés ce que donne nos chères montres, mais il faut s'alimenter régulièrement en liquide et aussi en solide.
Coté liquide, Je trouve toujours abbérrant l’interdiction des poches à l'eau lors des compétitions. J'aime bien boire peu et souvent, devoir attendre le ravitaillement pour se réhydrater me semble peu adapter et un peu pénalisant pour notre organisme que l'on est en train de solliciter énormément.

Coté solide, passé un certain temps, si la course fait plus d'une heure, il faut de l’énergie. Je me suis fait aussi piégé pour ne pas avoir manger assez tôt, j'ai eu quelques kilomètres avec une baisse de régime, qui me coute une place au général, et finir premier de ma catégorie. C'était un 13.5kms avec 300 m de D+.
Sur un ravitaillement, il nous proposait des pâtes de fruits, plutôt bonne idée sauf qu'il fallait la retirer du papier... L'idéale était des produits qui se mange bien, et plutôt mou.

A+
FAbrice
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Message par NordicPat Mer 26 Aoû 2020 - 18:31

Bonjour,

En effet Fabrice, la marche nordique en compétition n'est pas un sport pépère.  Et c'est ce que j'apprécie le plus dans notre pratique : pouvoir "tout donner" de temps en temps et aussi faire des belles sorties, "tranquille", juste pour le plaisir de se sentir bien et de profiter de la nature et des paysages.

Pour l'alimentation, oui l’hydratation est fondamentale surtout pour des gens comme moi qui transpirent beaucoup. C'est pour cela que je sors toujours avec mon camelbag et une poche à eau de 2l  (vidée lors des grandes sorties).  C'est pratique : je bois régulièrement quelques gorgées sans m'arrêter. Je ne savais pas que c'était interdit en compétition !?  (je n'ai pas eu de remarque lors de la seule compétition labellisée FFA que j'ai faite : l'Ultramarin).
Pour l'alimentation, je ne mange rien lors des sorties d'entrainement jusqu'à 2h00. En revanche, en compétition, je prends un gel énergétique toutes les heures. Ça passe tout seul (pas besoin de mâcher) et avec un coup d'eau derrière, ça s'assimile très vite (les tubes de gel pleins dans la poche de droite de la ceinture du camelbag, les tubes vides dans la gauche... respect de l'environnement oblige !) Ça m'a permis de terminer les 26 km de l'Ultramarin en relativement bonne condition, à 7,8 km/h de moyenne sans m'arrêter au ravito (plus vite que sur le 10km de Fort et Vert... sur un parcours beaucoup moins difficile il est vrai).

Mais le chrono, c'est juste un coup de temps en temps. Pour le reste, je marche beaucoup plus tranquille avec quelques accélérations à l'envie... J'aime me laisser porter par la cadence des bâtons (j'ai parfois l'impression que ce sont eux qui commandent). Pour terminer sur une "note poétique", ça m'a d'ailleurs récemment inspiré ce petit "haïku" :

Tic toc mes bâtons
Tchic tchac tchoc sur les cailloux
Battent le rythme des pas.

C'est un bon moyen pour penser que ce sont bien les bras et non les jambes qui donnent la cadence.

Bonnes marches

NordicPat

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